pas estimés des soldats, tomberaient bientôt dans l’avilissement, seraient bientôt poursuivies par le ridicule.
On ne trouve ici ni la théologie, ni la jurisprudence au nombre des sciences que la puissance publique doit comprendre dans les établissements d’instruction.
Tout homme devant être libre dans le choix de sa religion, il serait absurde de le faire contribuer à l’enseignement d’une autre, de lui faire payer les arguments par lesquels on veut le combattre.
Dans toutes les autres sciences, la doctrine enseignée n’est pas arbitraire ; la puissance publique n’a rien à choisir ; elle fait enseigner ce que les gens éclairés regardent comme vrai, comme utile. Mais, d’après qui décidera-t-elle que telle théologie est vraie ? Et quel droit aurait-elle d’en faire enseigner une qui peut être fausse ? On peut, jusqu’à un certain point, faire payer un impôt pour les frais d’un culte ; la tranquillité publique peut l’exiger, du moins pour un temps très borné. Mais qui osera dire que l’enseignement de la théologie puisse être jamais un moyen de conserver la paix ?
Quant à la jurisprudence, un des premiers devoirs des législateurs est de faire assez bien les lois pour qu’elle cesse d’être une science nécessaire, et que, bornée à ses principes généraux, qui dérivent du droit naturel, elle n’existe plus que comme une partie de la philosophie. Or, l’enseignement de la jurisprudence, en supposant qu’il fût encore utile pendant quelque temps, deviendrait le plus grand