Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 7.djvu/437

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vations isolées, faites suivant les vues particulières de chaque observateur, ne peuvent remplacer un système de recherches, s’étendant sur les divers points du globe où les sciences ont pénétré, embrassant non la durée de la vie active d’un seul homme, mais celle de plusieurs générations.

Les sociétés savantes sont donc utiles pour rassembler ces observations, pour les diriger. Ces importants services ne se bornent même point aux sciences physiques, ils s’étendent aux recherches historiques, aux antiquités ; ils existent même pour les sciences morales, car les effets des lois, des diverses constitutions, des règlements d’administration, de finance ou de commerce, ne peuvent aussi être connus que par une observation longue et suivie.

De ces masses de faits que le zèle a rassemblés, dont les lumières des observateurs garantissent la réalité et la précision, le génie doit tirer un jour ces grandes vérités qui, de loin en loin, consolent l’esprit humain de son ignorance et de sa faiblesse.


Utilité d’un tableau général des sciences.


On pourrait enfin obtenir des sociétés savantes un ouvrage nécessaire à l’instruction générale du genre humain, qui n’a jamais été entrepris, et qu’elles seules peuvent exécuter dans l’état actuel des lumières et des sociétés. Je veux parler d’un tableau général et complet de toutes les vérités positives découvertes jusqu’ici. Il contiendrait, par exemple, pour les sciences mathématiques tous les problèmes que les