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Page:Condorcet - Œuvres, Didot, 1847, volume 8.djvu/79

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d’amérique sur l’europe.
Lettre du président de la convention au président du congrès.
« Monsieur,

« Nous avons l’honneur de soumettre à la considération des États-Unis assemblés en congrès, la constitution qui nous a paru la plus convenable.

« Les amis de notre pays ont toujours désiré que le pouvoir de faire la guerre et la paix, de conclure des traités, de lever des impôts, de régler le commerce, et les pouvoirs exécutif et judiciaire, autant qu’ils y ont rapport, fussent entièrement et effectivement placés dans le corps chargé du gouvernement de l’Union ; mais on a reconnu le danger de confier une charge aussi étendue à une seule assemblée d’hommes. De là la nécessité de donner à ce corps une autre organisation.

« Il est évidemment impraticable, dans le gouvernement fédératif des États-Unis, de conserver à chaque État tous les droits de souveraineté indépendante, et cependant de maintenir ses intérêts et sa sûreté. Les individus qui entrent dans une société doivent abandonner une portion de leur liberté pour conserver le reste. La grandeur du sacrifice doit dépendre autant de la situation et des circonstances, que de l’objet qu’on se propose d’obtenir. Il est toujours difficile de déterminer avec précision la ligne de démarcation entre les droits qu’il faut abandonner et ceux que l’on peut garder. Dans le moment présent, cette difficulté était encore augmentée par les différences qui existent entre les divers États,