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Page:Condorcet - Réflexions sur l’esclavage des nègres, 1781.djvu/41

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sur l’esclavage des Negres

VII.

Qu’il faut détruire l’eſclavage des Negres, & que leurs maîtres ne peuvent exiger aucun dédommagement.


Il ſuit de nos principes que cette juſtice inflexible, à laquelle les Rois & les nations ſont aſſujettis, comme les citoyens, exige la deſtruction de l’eſclavage.

Nous avons montré que cette deſtruction ne nuiroit ni au commerce, ni à la richeſſe de chaque nation, puiſqu’il n’en reſulteroit aucune diminution dans la culture.

Nous avons montré que le maître n’avoit aucun droit ſur ſon eſclave, que l’action de le retenir en ſervitude n’eſt pas la jouiſſance d’une propriété, mais un crime ; qu’en affranchiſſant l’eſclave, la loi n’attaque pas la propriété, mais ceſſe de tolerer une action qu’elle auroit dû punir par une peine capitale. Le Souverain ne doit donc aucun dédommagement au maître des eſclaves, de même qu’il n’en doit pas à un voleur, qu’un juge-