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Page:Condorcet - Réflexions sur l’esclavage des nègres, 1781.djvu/65

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sur l’esclavage des Negres

X.

Sur les projets pour adoucir l’eſclavage des Negres.


Nous avons propoſé les loix qui nous ont paru les plus ſûres pour détruire graduellement l’eſclavage, & pour l’adoucir tant qu’il ſubſiſtera. On pourroit imaginer que des loix ſemblables aux dernieres ſeroient capables, non de rendre l’eſclavage légitime, mais de le rendre moins barbare & compatible, ſinon avec la juſtice, du moins avec l’humanité.

Nous croyons de pareilles précautions inſuffiſantes pour adoucir l’eſclavage, elles ne peuvent être utiles qu’autant qu’elles ne ſeront établies que pour un eſpace de tems limité, & qu’elles ne feront qu’accompagner un ſyſtème d’affranchiſſement. Dans les moyens que nous avons employés, la ſeule peine du maître est la liberté de l’eſclave, ou tout au plus une petite penſion ; & comme nous l’avons dit, l’une & l’autre ſont exigibles dans l’ordre de la juſtice naturelle, quand même