Page:Condorcet - Seconde lettre de M. de Condorcet, à M. le comte Mathieu de Montmorency, député du bailliage de Montfort-l'Amaury.pdf/11

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citerois un troiſième, ſi cette lettre ne vous étoit pas adreſſée. Il peut être juſte de ſoumettre l’éligibilité aux places, à des conditions ſeulement utiles, ſi la Nation les impoſe à des hommes publics, à des corps qu’elle charge de conférer ces places ; mais pour celles qu’elle confere par elle-même ou par des électeurs, toute condition eſt contraire au droit des Citoyens, ſi elle n’eſt pas évidemment néceſſaire. Alors même le droit rigoureux permettroit moins d’exiger des conditions, que de ſe borner a conſtater qu’elles ſont ou ne ſont pas remplies, parce qu’on peut ſuppoſer que ce ſeroit ſeulement par erreur qu’on pourroit donner ſa voix à ceux qui ne rempliſſent ces conditions néceſſaires : mais comme il peut y en avoir ſur leſquelles il ſeroit difficile d’exiger des preuves, on a préféré de prononcer l’excluſion en cas d’erreur.

Les membres du Conſeil doivent être élus par la généralité des Citoyens, ſoit médiatement, font immédiatement, & de la même manière que les Repréſentans.

L’influence qu’on voudroit donner au pou-