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tuant que le pouvoir exécutif doit encore obéir.

Objectera-t-on la difficulté d’obtenir de bons choix par le vœu d’une assemblée nombreuse ? Du moins est-il facile d’avoir un mode d’élection qui fixe les choix sur des hommes pénétrés des opinions dominantes dans l’assemblée qui forme le corps constituant ; du moins est-on sûr de diriger ce choix sur des hommes appellés par le suffrage du parti attaché à ces opinions. On aura donc des agens intéressés au succès de la constitution qu’ils sont chargés d’établir, et cette unité de vues, entre ceux qui veulent et ceux qui agissent, n’est-elle pas la condition la plus nécessaire, n’est-elle pas l’unique moyen d’établir la confiance, d’ôter tout espoir de résister avec avantage ?

Ces portions de pouvoir exécutif, confiées pour le temps ou la constitution s’acheve, ne peuvent promettre d’autre récompense que la gloire.

L’assemblée nationale deviendroit libre dans son choix ; elle pourroit, sans s’écarter de ces principes, choisir parmi ses mem-