établis suffisoit donc, pour faire bientôt de la politique une science étendue. Aussi dans les écrits mêmes des philosophes, paroît-elle plutôt une science de faits, et pour ainsi dire empyrique, qu’une véritable théorie, fondée sur des principes généraux, puisés dans la nature, et avoués par la raison. Tel est le point de vue sous lequel on doit envisager les idées politiques d’Aristote et de Platon, si l’on veut en pénétrer le sens et les apprécier avec justice.
Presque toutes les institutions des Grecs supposent l’existence de l’esclavage, et la possibilité de réunir, dans une place publique, l’universalité des citoyens ; et pour bien juger de leurs effets, sur-tout pour prévoir ceux qu’elles produiroient dans les grandes nations modernes, il ne faut pas perdre un instant de vue ces deux différences si importantes. Mais on ne peut réfléchir sur la première, sans songer avec douleur, qu’alors les combinaisons même les plus parfaites, n’avoient pour objet que la liberté, ou le bonheur de la moitié tout au plus de l’espèce humaine.
L’éducation étoit chez les Grecs une