force ses sectateurs à dévorer quelques absurdités physiques. Ainsi le triomphe du christianisme fut le signal de l’entière décadence, et des sciences, et de la philosophie.
Les sciences auroient pu s’en préserver, si l’art de l’imprimerie eût été connu ; mais les manuscrits d’un même livre étoient en petit nombre : il falloit, pour se procurer les ouvrages qui formoient le corps entier d’une science, des soins, souvent des voyages et des dépenses, auxquelles les hommes riches pouvoient seuls atteindre. Il étoit facile au parti dominant de faire disparoître les livres, qui choquoient ses préjugés ou démasquoient ses impostures. Une invasion des barbares pouvoit, en un seul jour, priver pour jamais un pays entier des moyens de s’instruire. La destruction d’un seul manuscrit étoit souvent, pour toute une contrée, une perte irréparable. On ne copioit d’ailleurs que les ouvrages recommandés par le nom de leurs auteurs. Toutes ces recherches, qui ne peuvent acquérir d’importance que par leur réunion, ces observations isolées, ces perfectionnemens de détail qui servent à maintenir les sciences au