renaissoient à la liberté, sentirent combien il leur importoit d’acquérir, par l’étude des lois, par celle de l’histoire, une habileté, une autorité d’opinion qui les aidât à contrebalancer la puissance militaire de la tyrannie féodale.
La rivalité des empereurs et des papes empêcha l’Italie de se réunir sous un maître, et y conserva un grand nombre de sociétés indépendantes. Dans les petits états, on a besoin d’ajouter le pouvoir de la persuasion à celui de la force, d’employer la négociation aussi souvent que les armes : et, comme cette guerre politique y avoit pour principe une guerre d’opinion, comme jamais l’Italie n’avoit absolument perdu le goût de l’étude, elle devoit être, pour l’Europe, un foyer de lumière, foible encore, mais qui promettoit de s’accroître avec rapidité.
Enfin, l’enthousiasme religieux entraîna les Occidentaux à la conquête des lieux consacrés, à ce qu’on disoit, par la mort et par les miracles du Christ : et en même temps que cette fureur étoit favorable à la