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exempte de préjugés, pour bien connoître leurs droits et les exercer d’après leur opinion et leur conscience ; où tous pourront, par le développement de leurs facultés, obtenir des moyens sûrs de pourvoir à leurs besoins ; où enfin, la stupidité et la misère ne seront plus que des accidens, et non l’état habituel d’une portion de la société ?

Enfin, l’espèce humaine doit-elle s’améliorer, soit par de nouvelles découvertes dans les sciences et dans les arts, et, par une conséquence nécessaire, dans les moyens de bien-être particulier et de prospérité commune ; soit par des progrès dans les principes de conduite et dans la morale pratique ; soit enfin par le perfectionnement réel des facultés intellectuelles, morales et physiques, qui peut être également la suite, ou de celui des instrumens qui augmentent l’intensité et dirigent l’emploi de ces facultés, ou même de celui de l’organisation naturelle.

En répondant à ces trois questions, nous trouverons, dans l’expérience du passé, dans l’observation des progrès que les