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Page:Condorcet Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.djvu/384

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exprime par des signes, soit des objets réels, soit ces collections bien déterminées qui, composées d’idées simples et générales, se trouvent les mêmes, ou peuvent se former également dans l’entendement de tous les hommes ; soit enfin les rapports généraux entre ces idées, les opérations de l’esprit humain, celles qui sont propres à chaque science, ou les procédés des arts. Ainsi, les hommes qui connoîtroient ces signes, la méthode de les combiner, et les lois de leur formation, entendroient ce qui est écrit dans cette langue, et l’exprimeroient avec une égale facilité, dans la langue commune de leur pays.

On voit que cette langue pourroit être employée pour exposer, ou la théorie d’une science, ou les règles d’un art ; pour rendre compte d’une expérience ou d’une observation nouvelle ; de l’invention d’un procédé, de la découverte, soit d’une vérité, soit d’une méthode ; que comme l’algèbre, lorsqu’elle seroit obligée de se servir de signes nouveaux, ceux qui seroient déjà connus, donneroient les moyens d’en expliquer la valeur.