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Page:Condorcet Esquisse d’un tableau historique des progrès de l’esprit humain.djvu/63

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fondre avec le patriciat des républiques ; un peuple condamné aux travaux, à la dépendance, à l’humiliation, sans l’être à l’esclavage ; enfin, des esclaves de la glèbe, distingués des esclaves domestiques, et dont la servitude moins arbitraire peut opposer la loi aux caprices de leurs maîtres.

C’est encore ici que l’on peut observer l’origine de la féodalité, qui n’a pas été un fléau particulier à nos climats, mais qu’on a retrouvé presque sur tout le globe aux mêmes époques de la civilisation, et toutes les fois qu’un même territoire a été occupé par deux peuples, entre lesquels la victoire avoit établi une inégalité héréditaire.

Le despotisme, enfin, fut encore le fruit de la conquête. J’entends ici par despotisme, pour le distinguer des tyrannies passagères, l’oppression d’un peuple par un seul homme, qui le domine par l’opinion, par l’habitude, sur-tout par une force militaire, sur les individus de laquelle il exerce lui-même une autorité arbitraire, mais dont il est forcé de respecter les préjugés, de flatter les caprices, de caresser l’avidité et l’orgueil.