nécessaire pour conserver la confiance de leurs disciples ; et ils finirent par être eux-mêmes la dupe de leurs propres fables.
Dès-lors, tout progrès dans les sciences s’arrêta ; une partie même de ceux, dont les siècles antérieurs avoient été témoins, se perdit pour les générations suivantes ; et l’esprit humain, livré à l’ignorance et aux préjugés, fut condamné à une honteuse immobilité dans ces vastes empires, dont l’existence non interrompue a déshonoré depuis si long-temps l’Asie.
Les peuples qui les habitent sont les seuls, où l’on ait pu observer à la fois ce degré de civilisation et cette décadence. Ceux qui occupoient le reste du globe ont été arrêtés dans leurs progrès, et nous retracent encore les temps de l’enfance du genre humain, ou ont été entraînés par les événemens, à travers les dernières époques, dont il nous reste à tracer l’histoire.
À celle où nous sommes parvenus, ces mêmes peuples de l’Asie avoient inventé l’écriture alphabétique, qu’ils avoient subs-