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et divisés entre eux, ne pouvoient opprimer la Grèce, mais suffisoient pour la préserver au nord, des incursions des nations scythiques.

À l’occident, l’Italie partagée en états isolés et peu étendus, ne pouvoit inspirer à la Grèce aucune crainte. Déjà même la Sicile presque entière, les plus beaux ports de la partie méridionale de l’Italie étoient occupés par des colonies grecques, qui, en conservant avec leurs métropoles des liens de fraternité, formoient néanmoins des républiques indépendantes. D’autres colonies s’étoient établies dans les îles de la mer Égée, et sur une partie des côtes de l’Asie-Mineure.

Ainsi la réunion de cette partie du continent asiatique au vaste empire de Cyrus, fut dans la suite le seul danger réel, qui pût menacer l’indépendance de la Grèce, et la liberté de ses habitans.

La tyrannie, quoique plus durable dans quelques colonies, et sur-tout dans celles, dont l’établissement avoit précédé la destruction des familles royales, ne pouvoit être