Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/111

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bien que dans les draperies[1], que le peintre doit considérer la couleur comme son objet principal[2].

Il avoue que l’expression peut être dite l’âme du dessin et de la peinture[3], mais qu’à parler plus proprement, l’âme de la peinture est dans le coloris que les peintres Lombards, sans la régularité du dessin, ont bien mieux représenté la vérité que les autres peintres par une grande correction[4] ; et après avoir avoué que toutes les sciences sont tributaires au peintre[5], et qu’il a un droit sur elles qu’on ne peut lui disputer, il se reprend incontinent en disant que c’est le porter si loin qu’on le perd de vue, et qu’il est inutile de le chercher autre part que dans la couleur.

Puis il dit qu’il n’est qu’imitateur des choses visibles, et que ces choses ne sont visibles que par la couleur, qu’il ne doit considérer qu’elle seule[6], en faire un bon choix et s’en servir d’une main libre et aisée, que de concevoir le peintre par ses inventions, c’est n’en faire qu’un avec le poète, le concevoir par la perspective, c’est ne pas le distinguer d’avec le mathématicien, et par les proportions et mesures des corps, c’est le confondre

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