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l’avait représenté de cette sorte pour figurer que le grand apôtre avait puisé toutes ses lumières dans le sein de la Grâce et qu’il en avait été le favori, de même que saint Jean l’avait été de Jésus-Christ qui en est la source.

Pour connaître que M. le Poussin a voulu représenter la force de la grâce par l’ange vêtu de jaune, il faut remarquer qu’il a peint cet ange avec le front relevé et les sourcils enflés qui couvrent un peu les yeux. Il a le nez grand, droit et bien formé, les épaules grosses, les jointures et toutes les extrémités bien articulées ; ses cheveux mêmes paraissent durs et forts en ce qu’ils se soutiennent droits, quoique la tête de l’ange soit renversée, de sorte que toute cette figure, selon les règles de la physionomie, parait n’être faite que pour marquer la force.

Observations sur le visage de l’ange qui montre la gloire.

Cet ange a le front uni, les sourcils droits, les paupières grandes, inclinées du côté des joues et l’angle de l’œil élevé du côté du nez ; les deux coins de la bouche pendent en bas, et le milieu est élevé ; la lèvre de dessous surmonte celle de dessus.

Toutes ces parties d’en haut, selon les physionomistes, expriment la tranquillité et la douceur, et celles d’en bas le mépris et l’aversion.