Page:Conférences inédites de l'Académie royale de peinture et de sculpture.djvu/169

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bornée à tirer simplement les traits que forment les ombres d’un corps opposé au soleil. Par cette dernière circonstance, il nous fait remonter à l’origine de la peinture qui fut inventée à Sicione par les simples contours des ombres qu’une tête opposée au soleil formait contre une muraille. Mais enfin cet excellent rhétoricien conseille partout de ne se pas attacher à imiter un homme seul. Il suppose ensuite qu’on lui vient demander si, en matière d’éloquence, il ne suffit pas de parler comme Cicéron. Il répond que ce serait véritablement assez, si on était certain d’en pouvoir attraper toutes les beautés mais quel mal y aurait-il d’y ajouter quelque chose du style vigoureux de César, quelque chose du caractère véhément de Celius, quelque chose de l’exactitude de Pollion, et enfin quelques idées du jugement de Caton ? Ce qui doit être appliqué à la peinture en faveur du discours de M. Champaigne et des sentiments de l’Académie. »

Sous le titre du manuscrit, on lit ces quelques mots « À quelques bagatelles près et qui sont bien faciles à arrondir, j’aime mieux Monsieur Champaigne[1] que Monsieur de Saint-Georges ; et le jugement de l’Académie que ce dernier rapporte est peu de chose. »

  1. On a écrit Monsieur Blanchard ; c’est évidemment une distraction.