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bat qui dure encore de nos jours, celui du dessin et de la couleur ; pendant plusieurs mois, en 1671, des artistes fourbirent soigneusement de curieux arguments qu’ils apportèrent à l’Académie avec l’espoir de terrasser leurs adversaires, et Le Brun mit fin à la querelle en prononçant sur la question une sentence décisive. Nous avons donc consacré la première partie de notre livre aux discours de Blanchard, des deux Champaigne et de Le Brun « sur les mérites du dessin et de la couleur ». Nous y avons même joint un discours intéressant que, vers 1750, François Desportes prononça sur le même sujet.

Mais cela ne suffisait pas ; et puisque les peintres sont en peinture les meilleurs juges, n’est-il pas probable que plus ils ont de talent, plus leur jugement a de valeur ? Aussi avons-nous recueilli avec le plus grand soin tous les discours de Le Brun et de Philippe de Champaigne, dont l’Académie faisait tant de cas qu’il lui arrivait assez souvent de les relire. Pour qu’on pût faire la comparaison entre les conférences des deux grands peintres et celles d’un artiste de second ordre, nous avons complété cette seconde