M. DE CHAMPAIGNE LE NEVEU
CONTRE LE DISCOURS FAIT PAR M. BLANCHARD SUR LE MÉRITE DE LA COULEUR
C’est inutilement, Messieurs, que dans ce discours l’on ait tant élevé le mérite de la couleur, puisque dans la conférence de mon oncle il en a été dit tout ce qui s’en peut dire ; cependant il paraît que ces sentiments n’ont pas été bien entendus de tout le monde, puisque l’auteur du discours qui vient d’être lu l’a supporté avec impatience et a cru qu’on imputait à crime aux habiles peintres d’exceller en cette partie. C’est ce qui m’a obligé de prier la Compagnie de relire ce que mon oncle en a dit afin qu’elle juge de la vérité de ses sentiments ; et quoique je ne prétende pas diminuer en rien ce que le discours opposé a de beau en soi, je supplie l’assemblée de me permettre d’y faire quelques brèves remarques pour tendre à développer cette matière.
Dans l’article 3, l’on a prétendu faire voir que dans le discours de mon oncle il y a paru beau-
- ↑ Ce discours fut relu le 9 janvier 1692 et le 13 avril 1697, et sans doute aussi en 1680 et en janvier 1684, puisque l’Académie reprit alors la série des conférences sur la couleur.