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M. DE CHAMPAIGNE LE NEVEU

CONTRE LE DISCOURS FAIT PAR M. BLANCHARD SUR LE MÉRITE DE LA COULEUR

9 janvier 1672[1]

C’est inutilement, Messieurs, que dans ce discours l’on ait tant élevé le mérite de la couleur, puisque dans la conférence de mon oncle il en a été dit tout ce qui s’en peut dire ; cependant il paraît que ces sentiments n’ont pas été bien entendus de tout le monde, puisque l’auteur du discours qui vient d’être lu l’a supporté avec impatience et a cru qu’on imputait à crime aux habiles peintres d’exceller en cette partie. C’est ce qui m’a obligé de prier la Compagnie de relire ce que mon oncle en a dit afin qu’elle juge de la vérité de ses sentiments ; et quoique je ne prétende pas diminuer en rien ce que le discours opposé a de beau en soi, je supplie l’assemblée de me permettre d’y faire quelques brèves remarques pour tendre à développer cette matière.

Dans l’article 3, l’on a prétendu faire voir que dans le discours de mon oncle il y a paru beau-

  1. Ce discours fut relu le 9 janvier 1692 et le 13 avril 1697, et sans doute aussi en 1680 et en janvier 1684, puisque l’Académie reprit alors la série des conférences sur la couleur.