Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/53

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IV. — La reliure à l’époque de la Renaissance jusqu’à la fin du XVIIIe siècle.

Avec le règne de François Ier, commence et s’épanouit la décoration des reliures, en tant que composition et division de surfaces à l’aide du dessin géométrique. Toutes les productions de cette époque sont obtenues par Je travail linéaire, c’est-à-dire construites en ne traçant que des lignes droites et des cercles. Nous possédons fort heureusement dans nos bibliothèques publiques ou chez des amateurs, une assez grande quantité de reliures faites pour François Ier et le célèbre bibliophile Jean Grolier ; elles peuvent servir de modèles, car elles constituent les seuls et vrais documents précieux capables de servir de base à l’étude du dessin appliqué à la reliure. Lorsque vous aurez fouillé, étudié, détaillé et compris pendant quelque temps ces ingénieuses compositions de lignes, formant de gracieux entrelacs et des compartiments savamment combinés, vous aurez à votre acquit la connaissance de la construction fondamentale de la décoration.

On devrait élever une statue à Jean Grolier, ou du moins l’avoir en grande vénération, car il fut le plus important bibliophile qui ait donné à la reliure sa première splendeur. Il naquit à Lyon en 1479 ; trésorier des rois de France, François Ier, Henri II, François II et Charles IX, il fut amené, par sa charge, à faire de nombreux voyages en Italie où il s’initia à la reliure des livres. Tout le monde sait que l’Italie, et surtout Venise, peut être considérée comme le berceau de notre art. Là,