Page:Conférences sur la reliure et la dorure des livres.djvu/73

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

et de Marie Leckzinska et qui est fort originale ; sur la garde intérieure, avant le texte, on trouve la gracieuse étiquette dont il se servait pour signer ses œuvres.

Pierre Vente était un relieur de second mérite, tout en ayant la charge de « relieur-doreur des livres des menus plaisirs de la chambre du Roy ». Il avait seul la fourniture de reliure des livres choraux liturgiques, de la musique de ballets et des comédies françaises et italiennes à l’usage de la cour, dont la plus grande partie se trouve encore actuellement à la bibliothèque de Versailles. Ce fut surtout un intrigant qui sut faire son chemin. Il était conseiller du roi, maire royal et perpétuel de la ville, fauxbourgs et banlieue de Villeneuve au Perche ! Qu’on dise donc après cela que notre reliure est un petit métier !

Les relieurs les plus connus, ayant exercé sous Louis XV, sont :

Le Tellier, relieur du roi. qui demeurait rue des Amandiers.

Tester, successeur de Le Monnier, cité plus haut, qui, après avoir été le relieur du duc d’Orléans, fut celui de la République, puis de l’Empire, et encore du duc d’Orléans sous la Restauration. Comme on le voit, il a sauté et relié pour tous les régimes.

Jubert, le fin doreur, qui travailla pour MarieAntoinette et qui eut une certaine vogue avec ses petits almanachs et étrennes mignonnes.

Gaudreau, artisan de second ordre, avait cependant le titre de relieur de la reine Marie-Antoinette.

Mais un de ceux qu’il ne faut pas oublier, c’est Pierre Anguerrand, qui fut le seul praticien vraiment consciencieux de l’époque ; ses reliures, tout