Aller au contenu

Page:Congres francais et international du droit des femmes.djvu/150

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

l’homme et la femme au point de vue anatomique et physiologique, à part la différence dans l’anatomie des organes, dont le fonctionnement contribue, surtout, à assurer la perpétuité du genre humain, loi naturelle à laquelle personne ne peut et ne doit se soustraire en cas d’appel ; à part, dis-je, cette différence, la femme et l’homme, anatomiquement parlant, et toute modification artificielle exceptée, ont le même nombre et la même nature d’organes ; aucune investigation scientifique n’a pu établir le contraire jusqu’à présent.

Or, tel organe, telle fonction ; des organes semblables fonctionnent d’une manière semblable, toutes choses égales d’ailleurs.

Il est par conséquent tout naturel d’en conclure que la femme et l’homme, en ce qui concerne les organes qui sont identiques en nombre et en nature, sont susceptibles tous deux, mis dans les mêmes circonstances, d’accomplir le même genre d’actions ; seulement la qualité et la quantité de ces actions peuvent varier selon le degré de développement des organes en fonction.

Or, on sait que, grâce à l’éducation et à l’instruction, qui plus tard ont contribué à former une hérédité spéciale, l’organisme de la femme a été de tout temps soumis à un exercice incomplet, mal approprié et quelquefois contraire à ce qu’il lui fallait pour l’activité de son développement ; l’homme, au contraire, a mené une vie d’exercice et de nutrition organique beaucoup plus favorable, d’où il en résulte qu’aujourd’hui, la femme telle qu’elle est en général se trouve, quant à son développement, en déficit vis-à-vis de l’homme.

Par conséquent, elle lutte pour la vie avec plus de peine et moins de chance de réussir ; ce qui est très désavantageux, directement pour sa propre santé, et indirectement pour la Société entière, vu le grand rôle que la femme joue dans l’existence de l’humanité.

Cet état de choses qui met la femme et l’homme dans de conditions si différentes de développement et de perfectionnement, doit certainement son origine à une habitude, qui peu à peu par un abus de raisonnement, est devenue une sorte de nécessité.

En effet, la femme pendant qu’elle était mère en fonction, si je puis m’exprimer ainsi, afin de procurer le repos intellectuel et corporel qui lui était, certes, nécessaire, il a fallu que l’homme se chargeât presque de tous les exercices de la lutte pour la vie, tandis que la femme menait une vie aussi inactive que son état réclamait.

Si ce repos était indispensable à la mère en fonction, il devient inutile sinon nuisible, une fois cette fonction accomplie.

Or, après la naissance de l’enfant la mère n’est plus en fonction active ; dès ce moment une vie de repos n’a plus sa raison d’être pour elle.