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Page:Congres francais et international du droit des femmes.djvu/45

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la femme aujourd’hui, faisant allusion à ce grand anniversaire, soit toute disposée à compléter cette œuvre gigantesque par l’affranchissement de son sexe.

Je vois un sourire se dessiner sur les lèvres de quelques-uns d’entre vous, messieurs, sourire involontaire, sans doute, le visage humain est mobile, et l’on ne peut toujours maîtriser son premier mouvement : vous avez été surpris en lisant la date prochaine du Congrès Français et International du Droit des Femmes ; mais vous avez déjà pris votre parti : vous viendrez, vous êtes venus et vous êtes venus en nombre, merci ! merci mille fois !

Ce n’est pas en effet à un Congrès de femmes politiciennes, de femmes énergumènes auquel vous assistez, vous l’avez compris ; c’est à une réunion de femmes humanitaires, sociologues, qui ont le courage d’exposer franchement leurs nobles idées sur la revendication de leurs droits.

Tout comme à vos congrès scientifiques qui ont lieu chaque année à Paris et dans les départements, congrès que l’avancement des sciences a vulgarisés, le Congrès du Droit des Femmes se divisera en quatre sections :

Section historique,
Section économique,
Section de morale,
Section de législation,

questions très importantes qui seront résolues avec toute la clarté, la netteté et l’érudition qui distinguent nos adhérentes ; et nous serons déjà récompensées de nos travaux, si nous avons la bonne fortune de remporter l’approbation de MM. Anatole de La Forge, Yves Guyot, Paul Barbe, Frédéric Passy, Colfavru, Paul Viguier, le docteur Chassaing, le docteur Thulié, de Hérédia, Auguste Vacquerie, Ernest Lefèvre, Eugène Mayer, etc., etc., de tous ceux enfin qui ont déjà rompu des lances en faveur de la femme.

J’ai nommé et j’aperçois parmi nous M. de Hérédia qui, président de l’Association Philotechnique (dont je me fais gloire de faire partie), était toujours prêt, alors qu’il y avait à élever la voix pour défendre les droits de la femme.

J’ai toujours souvenance de ses charmantes paroles qu’il nous adressait à un banquet d’ouverture des cours de l’Association.

« Vous nous êtes absolument nécessaires. Mesdames, vous arrêtez les défaillances, vous fortifiez nos courages ; en un mot, vous êtes nos Égéries, nos fidèles inspiratrices ! » Que n’êtes-vous tous ainsi, Messieurs ! mais hélas ! la majeure partie n’est guère composée que de détracteurs à idée préconçue sur la valeur intellectuelle et artistique de la femme, sur sa capacité à occuper