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sait mal. Une fois sur le quai, il fut distrait par la vue des grands navires qu’on chargeait ou déchargeait, des matelots qui grimpaient sur les mâts et des grandes machines nommées grues qui enlevaient et déposaient les plus lourds fardeaux avec autant de facilité que s’ils eussent été des plumes. Ce qui amusa beaucoup les enfants, ce fut de voir embarquer des vaches et des cochons. On leur passait des sangles sous le ventre, et on les attachait à la grue qui les soulevait, tournait et les déposait sur leurs jambes dans le bateau. Les pauvres vaches leur faisaient bien un peu pitié, car elles se laissaient faire d’un air triste et résigné ; mais les cochons braillaient et se démenaient d’une manière si grotesque que cela faisait rire Philippe et Marcel aux éclats.

Tandis qu’ils étaient là, bouche béante, un homme se jeta contre eux et les bouscula, tout en grommelant et leur reprochant de s’être mis dans ses jambes.

Marcel effrayé se serra contre son frère en disant :

— Qu’a-t-il donc cet homme ? est-il fou ?