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ne jouait pas de bon cœur. Bientôt il remarqua que les autres garçons restaient beaucoup plus longtemps qu’il n’était nécessaire, cachés derrière les balles de sucre ou de café. Il s’avança tout doucement près de l’un d’eux et vit qu’il avait fait un trou avec son couteau à une balle de cassonade et qu’il était en train d’en remplir un petit sac.

Un garçon plus âgé aurait tout de suite vu qu’il avait affaire à une bande de petits voleurs, et que la partie de cache-cache était destinée à tromper les passants et les agents de la police et à donner un prétexte aux mauvais garnements pour se cacher derrière les balles et faire leur coup ; mais Marcel était trop jeune et trop innocent pour deviner cela ; il s’approcha tout simplement de Pascal, car c’était lui qui était ainsi occupé, et lui demanda ce qu’il faisait là. Le garçon sauta en l’air comme si on lui avait tiré un coup de pistolet à l’oreille ; puis, s’avançant sur Marcel d’un air menaçant, il lui dit avec un gros juron :

— De quoi te mêles-tu, petit mouchard ? ce sucre n’est pas à toi, qu’est-ce que cela