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Madeleine le regardait.

— Maman, dit-elle, pourquoi est-il si triste, mon pinson ? Que lui manque-t-il ? Il a à boire et à manger et n’a pas besoin, comme les autres oiseaux, de se fatiguer pour trouver sa nourriture.

— Ma fille, il lui manque la liberté.

— Mais, maman, je le lâche tous les jours dans ma chambre, et là il peut voler. C’est grand pour lui.

— Dis-moi, si tu devais rester toujours enfermée dans la maison, serais-tu contente ? C’est grand pour toi ; tu as bien la place pour courir dans les corridors.

— Oh ! mère, moi qui aime tant me promener, jouer dans le jardin, je mourrais d’ennui, bien sûr. Pense donc qu’il y a déjà huit jours que je me réjouis de la promenade que nous devons faire dimanche.

— Eh bien ! si toi, née dans une maison et y ayant passé la plus grande partie de ta vie, tu as aussi grand besoin de liberté et d’espace, qu’est-ce que cela doit être pour ce pauvre petit enfant de l’air, qui était