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et le petit garçon qui était très coquet avait insisté pour qu’on lui mît un joli petit costume tout neuf et son plus beau chapeau. Cette fois encore, il arriva devant l’enclos de l’éléphant, ayant mangé sa dernière miette de gâteau, tandis que sa sœur avait ses poches pleines de croûtes de pain. L’éléphant en mangea deux ou trois morceaux ; puis, au grand étonnement de Marie, au lieu de continuer à lui tendre sa trompe, il alla la plonger dans son bassin plein d’eau sale. Marie avait beau l’appeler, il ne bougeait pas ; enfin la petite, impatientée, fit quelques pas pour s’en aller, tandis que son frère restait là, bouche béante. L’animal, qui les examinait du coin de l’œil, revient très vite, dirige le bout de sa trompe vers le jeune garçon, et lui souffle à la figure une masse d’eau bourbeuse, qu’il avait aspirée dans le bassin. Aveuglé, suffoqué, le pauvre Charles fut un instant sans pouvoir crier ; puis, lorsqu’il vit dans quel état il était, il éclata en sanglots. Son bel habillement neuf était tout dégouttant d’une eau verte et gluante, son chapeau aplati avait pris la forme d’une cuvette et sa