viens de suite. Et elle partit à toutes jambes comme si, en restant, elle craignait de succomber à la tentation. Porcinet se mit à galoper après elle et c’était fort drôle de voir ses petites jambes se démener ainsi.
— Holà ! que veux-tu, petite ? demanda un vieux domestique en voyant l’enfant et l’animal entrer ainsi dans la cour du château.
— Parler à M. le comte, dit Louison avec une révérence.
— Crois-tu qu’on parle ainsi à monsieur ? Dis vite ce que tu veux, et prends garde que ta vilaine bête n’entre dans la maison.
— Voyez, dit l’enfant timidement en ouvrant son tablier, je veux donner cela à M. le comte. On dit que cela vaut de l’argent.
Le domestique examina le contenu du tablier.
— Des truffes ! dit-il, et des belles, encore ! je crois bien que cela vaut de l’argent, tu en as là pour plus de dix francs. Mais c’est au cuisinier qu’il faut t’adresser, si tu veux les vendre.
— Je ne veux pas les vendre, reprit Loui-