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NOTE EXPLICATIVE DE LA CARTE.



OBSERVATIONS


SUR LES CULS-DE -LAMPE


ET AUTRES ORNEMENTS


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uand il s’est agi d’illustrer la présente édition de Ville-Hardouin, on s’est trouvé en présence de deux systèmes. Fallait-il avoir recours à l’imagination, à la fantaisie d’un artiste d’élite, et lui demander de s’inspirer du vieux texte français pour produire vingt tableaux aux tons chauds, aux couleurs éclatantes r Certes, l’historien de la prise de Constantinople prêtait bien à ces magnificences, et l’art moderne lui empruntera aisément plus d’un sujet dramatique et grandiose. Mais les éditeurs ont cru que le père de notre histoire nationale méritait mieux. L’imagination, c’est bien ; l’exactitude, c’est mieux. En cette édition, tout vise à l’exactitude : le texte qui est emprunté aux meilleures sources, la traduction qui serre étroitement le texte. Il fallait que l’illustration elle-même entrât dans ce concert. Pas de fausse note, pas de couleurs criardes : rien enfin qui ne fût vrai. Or, si habile que soit un artiste contemporain, et si ami qu’il puisse être de la couleur locale, il essayera toujours d' embellir son modèle. L’embellir, c’est le fausser. Que restait-il donc affaire, et en quoi consistait le second système ? À illustrer Ville-Hardouin comme un de ses contemporains eut pu le faire. Or le vieil historien vivait à une époque où, dans l’ornementation des manuscrits, l’art roman régnait encore et où l’art gothique commençait néanmoins à paraître. Le règne de Philippe-Auguste marque bien