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Page:Conrad - Gaspar Ruiz, trad. Néel.djvu/238

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qui m’impose comme un point d’honneur de tenter...

Sans écouter la fin de la phrase, le ministre tira une sonnette. Quand le valet fut parti, après avoir apporté sur le bureau une paire de lourds candélabres d’argent, le duc d’Otrante se leva, la poitrine ruisselante d’or sous l’éclat des flambeaux, et sortant un papier d’un tiroir, le tint ostensiblement à la main, en disant avec une douceur persuasive :

— Ne parlez plus de briser votre épée sur votre genou, général ; vous pourriez n’en pas trouver d’autre ! l’Empereur ne reviendra plus, cette fois-ci. Diable d’homme! Il y a un moment, ici à Paris, où il m’a effrayé. On aurait dit qu’il était prêt à tout recommencer. Heureusement, les choses ne recommencent jamais! Ne songez pas à briser votre épée, général.

Le général d’Hubert, le visage baissé, fit de la main un geste désolé de renoncement. Le ministre de la police détourna les yeux, et parcourut délibérément le papier qu’il n’avait pas cessé de tenir.

— On n’a désigné que vingt officiers généraux pour faire un exemple. Vingt : un nombre rond ! Et voyons... Féraud... Ah ! le voici ! Gabriel-Florian... Parfaitement! Voilà votre homme ! Eh bien, il n’y aura que dix-neuf exemples !

Le général d’Hubert se redressa, avec le sentiment de sortir d’une maladie épuisante.

— Je prierai Votre Excellence de garder le plus profond secret sur mon intervention. J’attache la plus grande importance à ce qu’il n’apprenne jamais...

— Qui pourrait donc l’informer, je voudrais le savoir ? dit Fouché en levant un regard curieux sur le visage figé et immobile de d’Hubert. Prenez une de ces plumes, et passez-la vous-même sur le nom. Cette liste est unique. Si vous, avez soin de prendre assez d’encre, personne ne pourra lire le nom qui a été biffé. Mais par exemple, je ne suis pas responsable de ce que