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Page:Conrad - Gaspar Ruiz, trad. Néel.djvu/52

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J’échappe à mes ennemis », répondit-il, sans regarder un instant son léger fardeau.

— « Avec moi ? » soupira-t-elle, sans volonté.

« Jamais sans vous. Vous êtes ma force. »

Il la serra contre sa poitrine. Son visage était grave et son pas ferme. Les incendies allumés sur les ruines de villages détruits mettaient dans la plaine des taches de feu rouges, et les bruits de lamentations lointaines, les cris de « Misericordia ! Misericordia ! » faisaient un murmure désolé dans ses oreilles. Il s’avançait, solennel et recueilli, comme s’il eût porté un fardeau sacré, fragile et précieux.

La terre remuait de temps en temps sous ses pieds.