Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/17

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grand jour où il obtint son premier commandement.

Tous ces évènements avaient eu lieu nombre d’années avant certain matin, où, debout dans le rouf du vapeur Nan-Shan, Mac Whirr considérait la baisse d’un baromètre dont il n’avait aucune raison de se défier.

La baisse — étant donnés l’excellence de l’instrument, le moment de l’année et la position du navire sur l’écorce terrestre — était certes de mauvais augure ; mais la face rouge de l’homme ne trahissait aucun trouble intérieur. Les présages n’existaient point pour lui, et la signification d’une prophétie ne savait lui apparaître qu’après que l’évènement l’avait surpris. « C’est une baisse, » pensa-t-il. « Il doit faire là-bas un sale temps peu ordinaire. »

Le Nan-Shan venant du Sud faisait route vers le port de commerce de Fou-Tchéou, avec quelque cargaison dans ses cales et 200 coolies chinois qu’on rapatriait dans les villages de la province de Fo-Kien après plusieurs années de travail dans différentes colonies tropicales.