Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/181

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— « Hallo ! Qu’est-ce que tu fais ici ? » demanda l’ex-premier lieutenant du Nan-Shan en lui serrant la main précipitamment.

— « J’attends pour un poste, dont on m’a parlé ; quelque chose de sérieux », expliqua l’homme au chapeau crevé en soufflant d’une façon poussive.

Le lieutenant montra de nouveau le poing au Nan-Shan.

— « Il y a là dedans un type qui n’est même pas capable de commander un radeau » déclara-t-il vibrant de colère tandis que l’autre regardait autour de lui d’un air morne.

— « C’est vrai ? »

Mais il aperçut sur le quai un lourd coffre de marin, peint en brun, sous une couverture de toile à voile effilochée et amarré avec de la manille neuve. Il le lorgna avec intérêt.

— « Je parlerais bien, et j’en aurais long à dire, n’était ce sacré pavillon siamois. Personne à qui se plaindre… sans quoi, il lui en cuirait… canaille ! Il a dit à son mécanicien en chef (encore une autre