Page:Conrad - Typhon, trad. Gide, 1918.djvu/193

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avant de vous trouver avec une pareille corvée sur les bras. »

Après quoi il se lançait dans une appréciation technique des dommages matériels subis par le navire, puis il continuait :

« Mais ce n’est qu’après que le gros temps se fut calmé que notre tâche devint vraiment délicate. Il ne nous était d’aucun avantage, vous pensez bien, de naviguer depuis peu sous pavillon siamois ; encore que le commandant n’ait jamais pu se persuader que cela fît une différence. — « Tant que c’est nous qui sommes à bord » — disait-il. Il y a des choses qui n’ont jamais pu lui entrer dans la tête. Autant tâcher de convaincre un baldaquin. Ajoutez à cela l’isolement du navire dans ces mers de Chine, un isolement infernal, sans consuls, sans aucune canonnière à soi nulle part, sans une âme à qui s’adresser en cas de difficulté.

« Mon idée à moi était de maintenir tous ces magots à fond de cale une quinzaine d’heures de plus, c’est-à-dire enfin jusqu’à temps que nous ayons pu gagner Fou--