pioches, porter la terre à la rivière, la tamiser et la laver. C’était an va-et-vient qui fatiguait la vue ; les piocheurs et les laveurs semblaient animés d’une ardeur surprenante : leurs mouvements étaient rapides et énergiques ; ils couraient plutôt qu’ils ne marchaient, et l’on aurait juré que des maîtres invisibles les poussaient à l’ouvrage l’aiguillon à la main.
De chaque côté de la rivière, au pied des hautes roches, s’élevaient les tentes des chercheurs d’or, toutes éloignées les unes des autres, mais présentant néanmoins dans leur ensemble l’aspect régulier d’un camp militaire. La plupart de ces tentes étaient couvertes de toile ou d’une voile, mais on en voyait beaucoup aussi qui ne se composaient que de branches vertes de sapin.
À gauche, au pied des hauts rochers, à un endroit où le sol était un peu soulevé, se trouvaient les stores ou boutiques. C’étaient une vingtaine de tentes, parmi lesquelles six ou sept se distinguaient par leur grandeur. Autour des stores fourmillait une foule beaucoup plus nombreuse que dans la