— Cela ne promet rien de bon, dit Victor découragé. Ainsi, par ce rude travail et cette vie de chien, nous aurions amassé en six mois cinquante mille francs. Pas même dix mille francs pour chacun !
— Ah çà ! perdez-vous l’esprit ? s’écria Pardoes avec impatience. Vous m’ennuyez avec vos calculs d’enfants. Il ne nous restera rien du tout au bout de six mois. Croyez-vous donc que nous ne devons pas manger ? Et vous verrez ce que nos estomacs peuvent dévorer, grâce au travail des mines. Pour rester en bonne santé et conserver nos forces, en un mot pour acheter ce qui nous est nécessaire, tant pour notre nourriture que pour nos autres besoins, nous devons trouver au moins chacun une demi-once d’or par jour. Vous paraissez étonnés ? Voyez, mes souliers sont usés, il faudra que j’en achète une paire, de neufs. Combien croyez-vous que coûte dans les stores une paire de mauvais souliers ? Les deux tiers d’une once d’or, plus de cinquante francs ! Il serait bon que nous eussions une paire de bottes de marais, pour ne pas nous