Page:Conscience - Le Chemin de la fortune.djvu/67

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Kwik essaya de se justifier dans toutes les langues du monde.

C’être mon bête ! I found l’âne. Celui-là voleur, filou, spitsboef ; moi, bon garçon, good boy, donderwetter, chrétien, moi, Donat Kwik.

Son baragouin bizarre fit rire quelques-uns des assistants ; mais la femme vindicative apporta une corde, et, en un clin d’œil, la moustache rousse du Jonas avait jeté un nœud coulant au cou du pauvre diable.

— Approchez ce tonneau vide ! s’écria-t-il. Nous le pendrons à ce montant de bols qui fait saillie au bout de la tente.

Kwik fût jeté sur le tonneau ; la moustache rousse se tenait debout derrière lui et tâchait de nouer le bout de la corde à cette traverse.

Donat, qui voyait bien que c’était sérieux et qu’il ne pourrait se défendre contre la foule furieuse, laquelle demandait sa mort immédiate, se laissa tomber à genoux sur le tonneau et se mit à prier en levant vers le ciel ses yeux pleins de larmes.