bras l’assassin supposé avec les témoignages d’une affection inquiète.
— Ah ! ah ! cria Jean Creps en dirigeant son revolver sur la moustache rousse, toi, tu voulais être le bourreau de ce pauvre Donat ! Fais un geste, un seul, et je t’étends par terre comme un chien que tu es !
Il se fit un grand mouvement dans la foule : les uns voulaient voir exécuter la loi de Lynch ; les autres prenaient le parti de Donat et de ses camarades. Il était très-probable que les couteaux et les pistolets allaient se mettre de la partie et qu’un combat sanglant allait se livrer.
Mais Roozeman, qui tenait encore son ami embrassé, fut profondément ému du danger qui le menaçait. Il s’avança au milieu du cercle et dit d’une voix douce et insinuante et en un anglais très-pur.
— Gentlemen, je vous en prie, laissez-moi parler un instant. Accordez-moi cette grâce que j’implore à mains jointes. Vous m’en serez reconnaissants ; car je vous épargnerai une injustice, que des