Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/40

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lieu indiqué, Mathilde avait dégagé la tête de l’autour de son chaperon et le lançait dans l’air.

L’oiseau, se sentant libre, donna quatre ou cinq coups d’aile et se mit à planer gracieusement devant sa maîtresse.

— Va donc, mon oiseau chéri, va ! s’écria Mathilde.

À cet ordre, l’oiseau s’éleva rapide comme une flèche ; l’œil avait peine à le suivre. Pendant un instant, il resta en haut des airs, comme immobile et bercé sur ses ailes, et chercha de son œil perçant la proie désignée. Il aperçut la bécasse qui fuyait à tire d’ailes, et alors se laissant tomber comme une pierre sur le pauvre oiseau, il l’étreignit dans ses serres aiguës.

— Vous voyez, monseigneur, s’écria joyeusement la jeune princesse, vous voyez que la main d’une femme s’entend aussi à dresser les faucons ! Voyez, comme mon fidèle oiseau revient bien avec sa capture.

Elle avait à peine prononcé ces mots, que l’autour s’abattait sur sa main avec sa proie.

— Monseigneur, ne m’en veuillez pas, reprit-elle ; j’ai promis ma première prise à mon frère Adolphe, que voilà près de mon père.

— Votre frère Guillaume, voulez-vous dire, madame ?

— Non, notre frère Adolphe de Nieuwland. Il est si bon, si complaisant pour moi, que je l’appelle mon