Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/421

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

À égale distance des doyens et des chevaliers se tenait l’envoyé de Courtray. Dès que chacun fut à sa place, Guy ordonna à l’envoyé de répéter, en présence des doyens, le message dont il était chargé. Il obéit et s’exprima en ces termes :

— Messires, les bonnes gens de Courtray, vous font connaître, par ma voix, qu’ils ont chassé les Français de leur ville, et en ont mis à mort sept cents ; mais aujourd’hui la ville se trouve dans la plus grande détresse. Le traître seigneur de Lens s’est retiré dans la citadelle ; il lance de là tous les jours des flèches enflammées sur nos maisons, et déjà la partie la plus riche de la ville est réduite en cendres. Messire Arnold d’Audenaerde est venu prêter aide et secours aux Courtraisiens ; mais leurs ennemis sont trop nombreux. Dans cette terrible situation, ils supplient monseigneur Guy, en particulier, et leurs amis de Bruges, en général, de leur donner appui ; et ils espèrent que vous ne tarderez pas un jour à venir délivrer vos frères menacés. Voilà ce que vous font dire les bonnes gens de Courtray.

— Vous l’avez entendu, doyens, dit Guy : une de nos meilleurs villes est en danger d’être anéantie ; je ne crois pas que l’appel de vos frères de Courtray sera fait en vain. Aussi, n’est-ce pas le doute sur vos intentions qui me fait parler, mais il faut qu’on se hâte ; votre concours seul peut les sauver du péril où ils sont, et c’est pourquoi je vous prie d’appeler au plus tôt vos métiers aux armes. Combien vous