Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/441

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huttes avec leurs bêches, le cri : « Flandre au Lion ! » retentit de nouveau sur les murs de Courtray ; chacun courut aux retranchements pour voir ce dont il s’agissait. Dès que les regards se furent portés en dehors de l’enceinte du camp, des cris de joie répondirent aux acclamations des Courtraisiens. Six cents cavaliers bardés de fer faisaient leur entrée dans le camp. Cette troupe venait de Namur et était envoyée en Flandre par Jean de Namur, frère de Robert de Béthune. L’arrivée de ce renfort porta à son comble la joie des Flamands ; car la cavalerie leur faisait grand défaut. Bien qu’ils sussent que les gens de Namur ne pouvaient les comprendre, ils leur adressèrent mille cris de bienvenue et leur apportèrent du vin en abondance. Les soldats étrangers, à la vue de ces affectueuses effusions, se sentirent pris d’une sympathie réciproque et jurèrent de verser leur sang pour d’aussi bonnes gens.

La seule ville de Gand n’avait pas répondu à l’appel, pas un seul compagnon n’en était encore venu à Courtray. On savait depuis longtemps que Gand fourmillait de léliards et que le magistrat de cette ville était tout à fait sympathique aux étrangers ; cependant on avait compté sur un secours de sept cents hommes, et Jean Borlunt avait promis son concours. Dans le doute où l’on se trouvait, les Flamands qui se trouvaient au camp n’osaient accuser à haute voix leurs frères de Gand de trahison ; cependant les Gantois étaient tenus pour suspects par un