Page:Conscience - Le Lion de Flandre, 1871.djvu/67

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sur sa poitrine une épine de la vraie couronne de Notre-Seigneur, — cette sainte relique nous viendra en aide.

Pendant cet entretien, Mathilde s’était peu à peu approchée du malade. Et la jeune fille curieuse s’efforçait d’apercevoir la figure du chevalier malade.

Tout à coup elle reconnut Adolphe de Nieuwland. À cette vue, elle se rejeta violemment en arrière, et poussant un cri terrible, elle fondit en larmes et se mit à sangloter tout haut.

— Que signifie cela, Mathilde ? lui dit vivement Robert. Silence ! mon enfant ; ne sais-tu pas qu’il faut être calme et garder le silence auprès du lit d’un malade ?

— Calme ! dit la jeune fille en sanglotant, calme, quand messire Adolphe va mourir ? Lui, l’ami, le joyeux ami de mon enfance ! Qui donc sera désormais le ménestrel de Wynendael ? Qui m’aidera à élever mes faucons ? Qui sera mon frère ?

Tout égarée, elle courut au lit, considéra en pleurant le chevalier inanimé, et s’écria d’une voix brisée :

— Adolphe ! messire Adolphe ! mon bon frère !

Et, comme le chevalier ne lui répondit pas, elle porta les deux mains à son visage et s’affaissa en gémissant sur un siége.

    pierre trouvée dans le nid de l’aigle, était considérée entre autres comme un remède souverain pour tous les maux.