Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/515

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le dos. La prison t’attend. C’est sur l’échafaud que tu expieras ton crime, sur l’échafaud que tu laisseras ta tête, et tu paraîtras comme un meurtrier devant Dieu qui connaît ton infernale scélératesse !

Mathias, immobile derrière la porte et comme pétrifié, vit en frissonnant, à travers la serrure, Catherine qui s’éloignait avec la lumière. Lorsque le dernier reflet de la lampe échappa à son regard, un cri horrible sortit de sa poitrine, il tomba comme un cadavre, et son corps roula sur les marches de l’escalier jusqu’au sol du caveau.


IX



Les premières lueurs du matin jetaient une teinte bleuâtre dans la chambre où Mathias avait commis sur le vieillard malade son attentat meurtrier.

Sur la table brûlaient deux cierges de cire jaune placés aux côtés d’un crucifix. Une branche de buis était posée dans un verre d’eau bénite.

Le corps immobile du vieillard était étendu sur le dos dans le lit. À voir ses traits pâles et décomposés, on n’eût pas douté que la mort n’eût depuis longtemps déjà éteint la dernière étincelle de vie dans le sein de ce cadavre. Cette conjecture n’eût cependant pas été tout à fait fondée, car la poitrine du vieillard se soulevait encore avec force, comme s’il eût soutenu la lutte suprême de l’agonie et comme si son âme eût fait effort pour s’arracher aux liens corporels.

Au-dessus du visage du vieillard était penchée une