Page:Conscience - Scenes de la vie flamande.djvu/658

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Pendant ce temps, le prêtre murmure le dernier adieu sur la fosse ; la terre retombe avec un bruit sourd sur le cercueil…

Karel est sorti de son évanouissement. Le baron veut le consoler… Kobe lui parle de sa mère ; mais le jeune homme ne connaît plus ni ami ni ennemi ; un feu étrange effrayant brille dans ses yeux, il rit, il semble heureux !… Il est fou…

Cher lecteur, s’il vous arrive par hasard de traverser le village où cette triste histoire est arrivée, vous verrez devant la brasserie deux hommes assis sur un banc de bois, jouant ensemble comme s’ils étaient encore enfants. Le plus jeune a une physionomie morne et sans vie, bien que la flamme de la folie étincelle dans son regard ; l’autre est un vieux domestique qui le soigne avec une affectueuse pitié et s’efforce de le distraire.

Demandez au domestique la cause du malheur de son maître ; le bon Kobe vous racontera de tristes choses, il vous montrera la fosse où baes Gansendonck dort du sommeil éternel auprès de son enfant, et, soyez-en sûr, il terminera infailliblement son récit par ce proverbe,

L’ORGUEIL EST LA SOURCE DE TOUS LES MAUX.

FIN DES SCÈNES DE LA VIE FLAMANDE.


PARIS. — IMPRIMERIE DE A. WITTERSHEIM, 8, RUE MONTMORENCY.