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No 6. — LE MOULE.

Lettre du Maire au Président du conseil colonial.
Moule, le 19 juillet 1847.
Monsieur le Président,

Conformément à l’invitation que vous m’avez adressée dans votre lettre du 11 de ce mois, j’ai soumis aux habitants notables de ma commune, pour obtenir leur adhésion, les résolutions que le conseil colonial a cru devoir prendre dans sa dernière session. Aucune opposition réelle ne s’est manifestée ; mais j’ai cru m’apercevoir que, si une partie des notables était disposée à signer purement et simplement, une autre partie ne le voulait faire qu’avec certaines restrictions et sous quelques réserves. Ce manque d’unanimité dans le genre d’approbation m’a fait craindre des dissentions, qui nous seraient, je crois, fort préjudiciables dans des circonstances aussi graves. J’ai donc cessé immédiatement de demander une approbation écrite. Il est important de remarquer que ces dissentiments, ne portant que sur les détails, n’impliquent nullement l’improbation de l’ensemble de la conduite du conseil. Le silence de la commune du Moule peut donc être considéré, en présence des résolutions radicales et décisives du conseil, comme un témoignage de la confiance que ce dernier lui inspire.

Je vous prie de m’excuser, si je ne vous ai pas écrit aussitôt après avoir reçu les lettres de nos délégués. Ces pièces n’étant accompagnées d’aucune lettre émanant du conseil, j’ai cru qu’il s’agissait d’une simple communication à laquelle il n’y avait pas lieu de répondre.

Agréez, je vous prie, Monsieur le Président, l’assurance de ma considération la plus distinguée.


Le Maire,
Signé Monnerot.