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III

LA FORME SOCIALE.

Dans la forme sociale vraie, harmonique avec la nature de l’homme, calculée pour sa conformation et ses Attractions, il y a harmonie entre les trois sphères de la nature de l’homme ; elles tournent autour d’un point unique qui est leur centre commun ; il y a accord entre les passions et la raison : c’est-à-dire que les passions, ressorts primordiaux de toute activité physique et intellectuelle, sont utilisées ; elles ont dans l’œuvre sociale un emploi avoué par l’intelligence ; elles se développent librement en essors justes. L’ordre règne, les individus sont heureux. L’homme jouit.

Dans les formes sociales fausses, discordantes avec la nature de l’homme, contrariant ses Attractions, les trois sphères sont excentriques et leurs mouvements divergents. Les passions et les Attractions ne sont pas utilisées, elles sont hors d’emploi ; et comme il n’y a pas unité d’action sociale, elles sont en lutte dans mille actions sociales fausses et discordantes. Il y a lutte des passions dans l’individu, guerre des individus, guerre des nations. C’est le chaos. L’homme souffre. — Et les philosophes, et les législateurs, et les prêtres, moralisent, lient, compriment, effraient, et moralisent encore, et compriment encore, et lient encore, et effraient encore, et damnent la nature de l’homme, et damnent ses passions, et damnent ses attractions ; ils disent que c’est Satan qui les a faites. Comme si Satan était le Créateur de l’homme.