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description du phalanstère

une grappe de groseilles, on emploie autant qu’il se peut, dans les distributions de culture, l’ordre matériel composé ou méthode engrenée, selon laquelle chaque série s’efforce de jeter des rameaux sur tous les points, engage des lignes avancées et des carreaux détachés dans tous les postes des Séries dont le centre d’opération se trouve éloigné du sien.

L’ordre massif est le seul qui ait quelque rapport avec les méthodes grossières des Civilisés ; ils réunissent toutes les fleurs d’un côté, tous les fruits de l’autre, ici toutes les prairies, là toutes les céréales : enfin ils forment partout des masses dépourvues de lien. Leur culture est en état d’incohérence universelle et d’excès méthodique.

D’autre part, chacun d’eux, sur son terrain, fait abus de la méthode engrenée ; car chacun voulant recueillir, sur le sol qu’il possède, les objets nécessaires à sa consommation, accumule vingt sortes de cultures sur tel terrain qui n’en devrait pas compter moitié, Un paysan cultivera pêle-mêle blé et vin, choux et raves, chanvre et pommes de terre, sur tel sol où le blé seul aurait convenu : puis le village entier mettra en blé exclusivement quelque terrain éloigné qu’on ne peut pas surveiller contre le vol, et qu’il aurait convenu de mélanger de diverses plantations. Une Phalange exploitant son canton en système combiné, commence par determiner deux ou trois emplois convenables à chaque portion : l’on peut toujours faire avec succès des mélanges, hors le cas de vignobles très précieux, qui encore peut compter fruits et légumes en accessoires de la culture pivotale. Ces alliages ont pour but d’amener divers groupes sur un même terrain, de leur ménager des rencontres qui les intéressent aux travaux engrenés avec les leurs, et de laisser le moins que possible un groupe isolé dans ses fonctions.

À cet effet, chaque branche de culture cherche à pousser des divisions parmi les autres : le parterre et le potager, qui chez nous sont confinés autour de l’habitation, jettent des rameaux dans tout le canton. Leur centre est bien au voisinage du Phalanstère, mais ils poussent dans la campagne de fortes lignes, des masses détachées qui diminuent par degrés, s'engagent dans les champs et prairies dont le sol peut leur convenir ; et de même les vergers, quoique moins rapproché du Phalanstère, ont à sa proximité quelques postes de rallie-