Page:Considérations sur la France.djvu/102

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comme si cette poésie expliquoit quelque chose !

Lorsqu’on réfléchit sur des faits attestés par l’histoire entière ; lorsqu’on envisage que, dans la chaîne des établissemens humains, depuis ces grandes institutions qui sont des époques du monde, jusqu’à la plus petite organisation sociale, depuis l’Empire jusqu’à la Confrairie, tous ont une base divine, et que la puissance humaine, toutes les fois qu’elle s’est isolée, n’a pu donner à ses œuvres qu’une existence fausse et passagère ; que penserons-nous du nouvel édifice françois et de la puissance qu’il a produit ? Pour moi, je ne croirai jamais à la fécondité du néant.

Ce seroit une chose curieuse d’approfondir successivement nos institutions européennes, et de montrer comment elles sont toutes christianisées ; comment la religion, se mêlant à tout, anime et soutient tout. Les passions humaines ont beau souiller, dénaturer même les créations primitives ; si le principe est divin, c’en est assez pour leur donner une durée prodigieuse. Entre mille exemples, on peut citer celui des ordres militaires. Certainement on ne manquera point aux membres qui les composent,