Page:Considérations sur la France.djvu/144

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dans le gouvernement civil. Je remonte par la pensée depuis le pacifique Fleury jusqu’à ces St.-Ouën, ces St.-Léger, et tant d’autres si distingués sous le rapport politique dans la nuit de leur siècle ; véritables Orphées de la France, qui apprivoisèrent les tigres, et se firent suivre par les chênes : je doute qu’on puisse montrer ailleurs une série pareille.

Mais, tandis que le sacerdoce étoit en France une des trois colonnes qui soutenoient le trône, et qu’il jouoit danS les comices de la nation, dans les tribunaux, dans le ministère, dans les ambassades, un rôle si important, on n’apercevoit pas ou l’on apercevoit peu son influence dans l’administration civile ; et lors même qu’un prêtre étoit premier ministre, on n’avoit point en France un gouvernement de prêtres.

Toutes les influences étoient fort bien balancées, et tout le monde étoit à sa place. Sous ce point de vue, c’est l’Angleterre qui ressembloit le plus à la France. Si jamais elle bannit de sa langue politique ces mots : Church and State, son gouvernement périra comme celui de sa rivale.

C’étoit la mode en France (car tout est